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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/198

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Bouddhas du passé et ces maîtres que tu as honorés. L’être sans protecteur et rempli de douleur, ne le néglige pas, sors de la ville excellente !

65. Aussitôt que tu as vu Dipangkara, tu as obtenu la plus grande patience, et les cinq sciences supérieures et impérissables ont été obtenues par toi, dans l’ordre régulier. Et ensuite, de nombreux Bouddhas ont été honorés, plus que la pensée ne peut embrasser, pendant la durée de Kalpas innombrables, dans toutes les parties du monde.

66. Ces Kalpas innombrables ont été épuisés par toi, et ces Bouddhas sffiit allés dans le Nirvana. Tous les corps qui furent à toi et leurs noms, où sont-ils allés ? Toute substance finit par périr, il n’y a rien de durable dans ce qui est composé. Passagers sont le désir, la royauté, les jouissances. Sors de la ville excellente.

67. La vieillesse, la souffrance, la maladie et la mort viennent, terribles et accompagnées d’une grande crainte, comme le feu à l’éclat terrible et redoutable, à la fin d’un Kalpa. Toute substance finit par périr ; il n’y a rien de durable dans ce qui est composé. Vois les êtres tombés dans une grande misère ; sors, ô toi qui as des qualités.

68. Tandis que la troupe des femmes, avec des luths, des flûtes et les sons des instruments divers récréaient le Seigneur des hommes étendu à l’aise sur sa couche, les accords des instruments faisaient alors entendre ceci :

69. La réunion des trois mondes est brûlée par les douleurs de la vieillesse et de la maladie ; ce monde sans protecteur est consumé par le feu de la mort ; la créature ne court pas à la délivrance ; toujours affolée, elle s’agite comme une abeille entrée dans un vase.

70. Instable est la réunion des trois mondes, pareille au nuage d’automne : pareille aux scènes d’un drame sont la naissance et la mort de la créature. Gomme le torrent de la montagne passe la vie courte et rapide de la créature, comme l’éclair dans le ciel !

71. Sur la terre et dans le séjour des dieux, les créatures sont dans la voie des trois conditions mauvaises et au pouvoir de l’existence (émigrante) du désir et de l’ignorance. Les ignorants roulent dans cinq voies, comme tourne la roue du potier.

72. Par des formes agréables et belles, par des sons mélodieux, par des odeurs et des goûts agréables, par de doux contacts, ce monde est toujours enveloppé dans les filets du temps, comme un singe lié dans les filets du chasseur.

73. Accompagnées de craintes, accompagnées de combats, toujours produisant des inimitiés, les qualités du désir amènent les douleurs et les misères ; pareilles au tranchant de l’épée, semblable à une feuille vénéneuse, elles sont abandonnées par les gens respectables comme un vase impur.

74. Produisant le trouble de la mémoire, produisant les ténèbres de l’esprit, produisant des causes de crainte ; toujours racines de douleurs ; faisant croître la liane du désir de la vie, les qualités du désir sont accompagnées de craintes, accompagnées de combats, toujours.

75. Comme des fosses de feu qui flamboient et font peur, voilà comment ces désirs sont considérés par les gens respectables ; pareils à un grand marais, pareils à la lame d’une épée et comme le tranchant d’un rasoir enduit de miel.

76. Comme la tête d’un serpent, comme des vases impurs, voilà comment ces désirs