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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/208

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

141. La disparition (des êtres) a été montrée, 6 très glorieux ! La naissance aussi a été bien montrée, ô lion des hommes ! pour bien instruire l’appartement des femmes, tu t’es conformé aux usages du monde.

142. Il y en a eu de mûris en très grand nombre dans le monde des hommes, après avoir obtenu la loi. C’est aujourd’hui le temps et l’heure ; songe bien au projet do sortir de la famille.

143. Car celui qui est lié ne peut délivrer et l’homme aveugle ne peut montrer la route ; mais celui qui est délivré délivre, celui qui a ses yeux montre la route aux aveugles.

144. Ces êtres qui sont esclaves du désir, attachés à leur maison, à leurs richesses, à leurs fils, à leurs femmes, que ceux-là, instruits par toi, produisent le désir pour la sortie de la famille.

145. Après que tu as abandonné la souveraineté, les jeux du désir, les quatre continents elles sept joyaux, quand il aura appris que tu sors de la famille, que ce monde des hommes et des dieux te désire !

146. Et plus tu te plais aux joies de la contemplation, moins tu es satisfait des désirs (produits) par les substances (matérielles). Réveille donc les centaines de dieux et d’hommes depuis longtemps endormis !

147. Cette jeunesse est bientôt passée comme le torrent de la montagne dont la rapidité est grande et forte. Une fois la jeunesse de ta personne passée, la pensée de sortir de la famille n’a plus rien de beau.

148. C’est pourquoi, toi qui as une belle forme, pendant que tu es dans la fleur de la jeunesse, accomplis ta promesse après être sorti de la famille ; fais les affaires des troupes des dieux.

149. On ne se rassasie pas par les qualités du désir, comme on ne se désaltère pas avec l’eau salée de la mer. Ce qui te rassasie, c’est la vénérable sagesse au-dessus du monde et sans passion.

150. Toi qui, ici, es le bien-aimé qui réjouit le cœur du roi Çouddhôdana et (des habitants) du royaume ; qui as un visage pareil au lotus à cent feuilles, songe bien au projet de sortir de la famille.

151. Ceux qui sont tourmentés par les souffrances de la corruption naturelle et par des liens étroits et inextricables ; ceux-là qui sont liés, établis-les promptement dans le chemin de la délivrance, calme et sans passion, ô héros !

152. Toi qui es habile dans l’art de la médecine, établis promptement les êtres depuis longtemps souffrants et atteints de maladie, dans le bien-être du Nirvana, par l’emploi des lois de la médecine.

153. Ils sont extrêmement aveugles et sans yeux ; liés par le réseau d’une vue remplie de trouble ; toi qui as la lampe de la sagesse, purifie promptement l’œil des dieux et des hommes.

154. Nombreux, ils regardent avec confiance, les dieux, les Asouras, les Nâgas, les Yakchas et les Gandharbas. (Ils pensent :) Nous verrons celui qui a obtenu l’Intelligence ; la loi sans supérieure, nous l’entendrons !