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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

accompli à tourner la roue de la loi ? Pourquoi ? car, en effet, sans y être exhortés, les Tathâgatas ne tournent pas la roue de la loi.

Ami, c’est bien ! Et en parlant ainsi, Çakra et Brahmâ, les dieux qui président à la terre, ceux de l’atmosphère, les Tchatour-Mahâràdjakàyikas, les Trâyastrimçats, les Yàmas, les Touchitas, les Nirmànaratis, les Paranirmitavacavartins, les Brahmakâjikas, les Abhàsvaras, les Vrïhatphalas, les Goubhakritsuas, et plusieurs centaines de raille de fils des dieux Çouddliâvâsakàjikas, ornés des plus belles couleurs, ayant, à la fin de la nuit, éclairé seulement le pied de l’arbre Tàràyana d’une lumière divine, et s’étant approchés de l’endroit où était le Tathâgata, quand ils eurent salué ses pieds avec la tête et tourné trois fois autour de lui en présentant le côté droit, se tinrent d’un seul côté.

Alors Çakra le maître des dieux, s’étant approché du Tathâgata en joignant les mains sur son front en s’inclinant, le loua par cette Gâthâ :


17. Lève-toi, vainqueur du combat, produis la sagesse dans le monde qui agit dans les ténèbres, car ton esprit est bien délivré, comme la pleine lune bien délivrée de l’éclipsé.


Il parla ainsi et le Tathâgata resta silencieux.

Ensuite le grand Brahmâ qui porte une crête de cheveux parla ainsi à Çakra le maître des dieux : ce n’est pas, Kâucika, comme tu exhortes, que les Tathâgatas Arhats véritablement Bouddhas parfaits et accomplis sont exhortés à tourner la roue de la loi.

Et alors le grand Brahmâ qui porte une crête de cheveux, ayant rejeté son manteau sur une épaule, mis le genou droit à terre et s’étant incliné en joignant les mains sur son front du côté où se trouvait le Tathâgata, l’exhorta par une Gâthâ :

18. Lève-toi, vainqueur du combat ! Produis la sagesse dans le monde qui agit dans lis ténèbres ; enseigne-la loi, ô Mouni, et il sera bien instruit !

Il parla ainsi, Religieux, et le Tathâgata s’adressa ainsi au grand Brahmâ, qui porte une crête de cheveux : Profonde en vérité, ô grand Brahmâ, est la loi que je possède en ma qualité de Bouddha ; elle est subtile, parfaite (etc., comme précédemment jusqu’à :) elle sera pour moi préjudiciable au suprême degré. Aussi, ô Brahmâ, ces deux Gâthâs me sont toujours présentes :