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LALITA VISTARA. — CHAPITRE III

qui soit honoré, respecté des chefs des marchands, des maîtres do maison, des conseillers et de tous les gens de sa suite. Il est gracieux et beau ; pas trop vieux, pas trop jeune ; son beau corps est doué de toutes les qualités. Il connaît les rites, il connaît la vérité, il connaît le monde, il connaît les signes. Roi de la Loi, il commande d’après la Loi. Cette grande ville de Kapilavastou est le séjour d’êtres qui produisent la racine di’- la vertu ; tous ceux qui y sont nés ont une part semblable à ce (roi). L’épouse du roi Çouddhôdana est Mâya Dêvi, fille du roi des Çâkyas, Souprabouddha ; elle est jeune, dans la fleur des années, et sa beauté est accomplie. Elle n’a pas encore enfanté ; elle n’a donc ni fils ni fille ; elle est belle comme les descriptions d’un livre, semblable à une déesse parée de tous les ornements, exempte de défauts et véridique. Elle est sans aigreur et sans rudesse ; elle n’est pas dissipée, elle est irréprochable ; elle a la voix du kôkila ; elle n’est pas babillarde ; elle dit des choses douces et agréables ; elle a vraiment mis de côté la colère, l’orgueil, l’arrogance, la passion, la violence ; elle n’est pas envieuse ; elle parle en temps (convenable) ; elle fait le don d’une manière accomplie ; vertueuse, contente de son mari, dévouée à son mari ; n’ayant pas une pensée qui s’arrête sur un autre homme. Sa tête, son nez, ses oreilles sont proportionnés ; sa chevelure a la belle couleur de l’abeille noire. Elle a un beau front, et de beaux sourcils qu’elle ne fronce jamais. Elle a le visage riant, parle avec justesse ; elle a la parole douce et mesurée. Elle reçoit avec grâce ; elle est juste, sans détours, sans feinte, sans artifice, modeste et rougissante ; sans rudesse, sans légèreté, elle ne dit pas d’injures et ne prononce pas de paroles sans suite. Elle n’a ni passion ni haine, ni trouble d’esprit ; elle est douce et patiente. Ses pieds, ses mains, ses yeux sont bien gardés ; ses pieds et ses mains sont délicats ; elle est douce au toucher comme un vêtement de Kàtchilindi. Gomme la feuille nouvelle du lotus bleu, son œil est parfaitement pur. Son nez, bien formé, est agréablement coloré. Ses bras soat très fermes et s’arrondissent comme l’arc-en-ciel ; ses membres et L’urs parties sont bien développés et d’une forme irréprochable. Ses lèvres sont rouges comme le Bimba ; elle charme la vue. Son cou est placé symétriquement ; elle a de belles parures, les dents très pures comme la fleur delaSouinanâ et du Vàrchika. Elle a les épaules bien proportionnées, et ses bras s’y joignent avec symétrie ; son ventre a la