Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/73

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— Savez-vous, Joe, que vous êtes bien le plus mystérieux gamin que j’aie encore rencontré sous la calotte du firmament.

— À ce moment, ils furent interrompus par l’arrivée de M. Parry, qui fit son entrée avec une mine plus renfrognée que jamais et dont la vue de Joe parut accroître la mauvaise humeur.

— Vous pouvez vous vanter de nous avoir mis dans de jolis draps, dit-il aigrement au gamin.

— Quoi donc ?

— Vous nous avez fait faire un fameux impair, avec votre juif.

— Est-ce qu’il est retourné, rue St Hippolyte ? demanda vivement Joe.

— Oui, il y est retourné ce matin. M. Robert Halt était absent. Il l’a attendu pendant une demi-heure, et il est sorti, en disant qu’il reviendrait.

— Eh bien ?

— Eh bien ! Nos hommes l’ont arrêté et fouillé, et n’ont rien trouvé sur lui, et ils ont été obligés de lui faire des excuses.

— Quoi rien ! pas le plus petit bijou ? reprit Joe avec une violente émotion.

— Rien que quelques centins et une mauvaise petite médaille en bronze.

— Une, médaille I fit Joe, et quelle espèce de médaille ?

— Cela ne valait pas la peine d’être détaillé.

— Où est-elle, cette médaille ? demanda Joe, avec une agitation croissante.

— Dans sa poche, probablement ; car nos hommes lui ont rendu tout ce qui lui appartenait, trop heureux de voir qu’il ne criait pas plus fort et qu’il ne les menaçait pas de faire du scandale à propos de son arrestation.

— Eh bien ! vous êtes de jolis garçons ! exclama Joe, en se