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Page:Anthologie de la littérature ukrainienne jusqu'au milieu du XIXe siècle.djvu/83

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Voisin, viens vite me donner un coup de main.
Nous trousserons ici plus d’un sac de butin.

Le Moscovite, apparaissant — en russe.
Que te font-ils encore, mon bon Monsieur le Cosaque,

T’injurieraient-ils par hasard ?

Le cosaque.
Comment peux-tu le demander : ils m’injurient que c’est une pitié !
Le Moscovite.
C’est bien, Cosaque, nous y mettrons ordre.
Le Polonais.
Allons, frères, prenons nous aussi sur le champ les armes.

Afin de ne pas perdre un seul soldat.

Le cosaque.
À l’œuvre, Cosaque, n’aie pas peur. Prends celui-ci par les deux épaules.

Pendant ce temps je m’occuperai de ces enjuponnés.
Quel toupet de parler de frontières,
Comme si les Polonais avaient jamais possédé l’Ukraine.

C’est bien, nous leur en dessinerons des frontières avec nos fouets sur le dos.

Le cosaque.
Parfait, voisin. Et qu’ils s’en souviennent,

Qu’ils puissent le raconter à leurs enfants du diable.

Le « Vertepe » (La crèche de Noël).
(Extrait.)

C’est la version populaire d’un drame de Noël, représenté par les étudiants errants sur les théâtres de marionnettes, dont la vogue, qui se répandit dans la seconde moitié du xviiie siècle, s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. Le drame se divise en deux parties : le véritable drame religieux, basé sur les scènes relatées dans les livres saints, et la partie profane, qui combine de façon plus ou moins heureuse les motifs d’intermèdes légués par les époques précédentes. Le plus ancien texte du Vertepe que nous possédions date des environs de 1775.

(On entend chanter dans la coulisse.)

Non, il n’y a pas mieux.
Il n’y a pas plus beau,
Que chez nous en Ukraine !
Il n’y a plus de Polonais. Il n’y a plus de Juifs.
II n’y aura plus de trahison !

(Entre un Zaporogue en larges pantalons rouges, une pipe, un gourdin et la bandoura sur l’épaule.)
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