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Page:Anthologie de la littérature ukrainienne jusqu'au milieu du XIXe siècle.djvu/85

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(Une vipère s’approche en rampant et comme le Zaporogue reste plongé dans ses pensées, elle le mord à la jambe.)
Le Zaporogue.

Aïe ! Malheur, un serpent, un serpent !
C’est le diable qui va être content !
Le voilà qui m’a piqué.
S’il y avait une tzigane pour conjurer le mal.

(Une tzigane entre, le Zaporogue est couché à terre.)

La tzigane.
Ohé ! Mon cher valaque brun,

C’est cette chienne de Chveska qui a tout fait,
Pour que cette vipère te pique.

Le Zaporogue.
Conjure mon mal, sois bonne,

Je ne l’oublierai jamais.
Conjure comme tu voudras.

La tzigane.

Une tzigane courait par monts et par vaux
Portant du sable sur une fourche.
Autant il reste de sable sur sa fourche…

(Entre les dents pour que le Zaporogue ne l’entende pas,
mais celui-ci l’entend tout de même.)

Autant, mon petit cosaque, il te reste de temps à vivre.

(À haute voix.)

Te voilà complètement guéri. Lève-toi
Et donne-moi ma récompense.

Le Zaporogue, se lève.

Danse un peu avec moi et je te donnerai ce qui te revient.

(Le violon joue. Ils dansent.)
La tzigane.

Ne regrette pas un copek, petit père, donne m’en deux.

Le Zaporogue.

Que dis-tu, petit tzigane ? Je n’entends pas.

La tzigane.

Moi, mon petit cosaque, je le sais très bien.
Je te dis : ne regrette pas un copek, donne m’en deux.

Le Zaporogue.

À propos de quoi et pour quoi ? sois assez aimable de me le dire.

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