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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/168

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UNE SECONDE MÈRE.

Mme de Hautmanoir.

Patience. Pendant que ceci se passait sur la grève, l’eau avait envahi l’église de la paroisse et atteint la niche où était la statue de la sainte Vierge, si bien que la Mère de Dieu dut s’enfuir précipitamment pour n’être pas submergée. Elle remontait au ciel, lorsqu’elle aperçut, au ras des flots, des cheveux d’enfant : une boucle blonde, et un pan de robe bleue : « Voilà un petit qui est à moi, dit-elle, en voyant l’étoffe couleur d’azur. Je vais l’emporter. »

Et Notre-Dame saisit la boucle blonde sans faire de mal à l’enfant, car cette bonne Mère a la main douce. Elle essaya vainement de le soulever ; « Mais, comme il est lourd, ce petit », murmura-t-elle très étonnée. Il fallut y mettre les deux mains. Lorsqu’elle vit l’enfant, la mère et le père qui formaient, ensemble, comme une chaîne d’amour, elle comprit enfin pourquoi ce petit Raoul était si lourd. Et vous pensez bien, mes enfants, qu’elle ne sépara pas les membres de cette famille, qui restèrent unis jusque dans le ciel.

C’est en devisant ainsi que l’on arriva sur