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UNE SECONDE MÈRE.

bonne créature ; j’aime bien les enfants, moi, et je vous offrirai bien volontiers l’hospitalité.


Jacques et Gina se consultèrent du regard.

Ils étaient si bouleversés déjà, par leurs récentes aventures, et aussi tellement fatigués et trempés, ils avaient si grand’faim, qu’ils acceptèrent les offres de la vieille, et la suivirent, non sans quelque répugnance.

Ils virent sa figure, à la lueur du fagot qu’elle alluma en arrivant dans sa maison, une vraie chaumière, sordide et presque croulante.

Des mèches grises, en désordre, s’échappaient d’une marmotte qu’elle avait sur la tête, encadrant un visage ridé comme une vieille pomme, à l’expression basse, sournoise, tout à fait repoussante.

Les pauvres enfants furent heureux de trouver du feu pour se sécher. Pendant ce temps, la vieille allait, dans un coin, chercher un reste de plat de pommes de terre et une croûte de pain bis qu’elle mit devant eux. Ce n’était guère appétissant, néanmoins ils mangèrent avec avidité, car, depuis le temps, le déjeuner qu’ils