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UNE SECONDE MÈRE.

Lison promet tout ce qu’on veut, mais, dès que Mme de Hautmanoir n’est plus là, elle s’occupe beaucoup plus des nouvelles du pays que des enfants qui lui sont confiés.

Leur bonheur, à eux, c’est, lorsqu’il vient des ouvriers au château, d’aller les voir travailler. Peu à peu, ils touchent aux outils et s’amusent à faire les tapissiers, les serruriers, les menuisiers et même les maçons. N’ont-ils pas, un jour, affreusement brûlé leurs vêtements, en maniant de la chaux dont ils voulaient se servir afin de construire un four pour cuire, eux-mêmes, des pommes de terre ! Lison, furieuse, a porté les vêtements à la cuisine et les a montrés à Suzanne : « Voyez ces diables d’enfants, lui a-t-elle dit, ils trouvent sans doute que je n’ai pas encore assez d’ouvrage, il faut maintenant que je raccommode tout cela, moi ! On n’en a jamais fini avec eux. »

Un autre jour, ce fut bien pis. Jacques et Gina virent les fumistes arriver à Brides et regardèrent, avec attention, comment ils s’y prenaient pour ramoner les cheminées du château.

« Vois ! dit Jacques à Gina, comme c’est amu-