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Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/104

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Le petit être qu’elle met au monde après ces efforts de volonté, est en général merveilleusement joli. Est-ce le soleil qui a aidé la maman à le si bien modeler ?

L’accoucheuse est en pays arabe la première venue. Quand on la voit courir à une tente on lui demande :

— Mra (femme) où vas-tu si vite ?

— Je vais, répond la musulmane interpellée, « je vais partager une existence en deux existences. » Ce qui veut dire : « Je vais accoucher une femme. »

Cette sage-femme d’occasion qui n’a reçu d’autres enseignements que ceux de la tradition et de l’expérience, complique le travail de l’enfantement au lieu de le faciliter. Elle triple, par des pratiques barbares, les douleurs des femmes qui subissent les épreuves de la maternité.

Afin d’enrayer la mortalité si grande parmi les nouvelles accouchées, on remplace, à la grande joie des indigènes, les matrones ignorantes, par des sage-femmes diplômées.