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Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/173

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sur les décès puisque en dix ans, la population algérienne arabe a pris un si grand accroissement.

Le climat algérien endort, éteint l’énergie. L’alanguissement de tout l’être, ôte le pouvoir de penser, de vouloir comme en France et la mort traîtreusement, sans qu’on la sente venir, saisit.

Après l’enterrement, les riches font servir aux pauvres une immense diffa. Cela vaut bien notre repas des funérailles entre héritiers, du mort, se montrant les dents.

Les Touareg si courageux, si braves, ont une peur affreuse des esprits et des revenants ; aussi, se gardent-ils de pleurer leurs morts, de peur de les voir ressusciter.

Dès que l’enterrement a eu lieu, ils changent de camp afin de mettre l’espace entre les vivants et le mort ; ils ne donnent même point au fils le nom de son père, le nom meurt chez eux, avec l’homme qui le portait.

Cet anéantissement du souvenir de l’être perdu, jure avec le culte qu’ont les arabes