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Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/181

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Qu’il y a loin d’elles, à nos sybilles revêches, insultant l’amoureux naïf qui avoue ne pas voir dans le sceau d’eau le portrait de celle qui doit l’aimer ! Mais elles sont nombreuses et les clients sont rares ; aussi, les jours de pluie ces sorcières la melhafa et le haïck maculés de boue, poursuivent jusque sous les portes cochères la promeneuse qui s’y met à l’abri, de leurs offres de service. De gré ou de force, elles lui prennent la main. Voyant son effarement : « N’aie pas peur, disent-elles, tu es femme et je suis femme, mets une piécette dans ta main, et je vais te raconter ton passé, ton présent, et ton avenir ».

Les sorcières arabes ne font pas seulement profession de prédire ce qui doit arriver à chacun, elles passent pour connaître la propriété d’herbes avec lesquelles elles confectionnent des breuvages qui ont la faculté de diminuer ou d’augmenter, à volonté, la génération, de forcer la gaieté, l’amour ou de satisfaire la haine.

Dans le Sahara, c’est à de vieilles mulâ-