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Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/92

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Interrogez-les sur l’amour, elles vous répondront : — L’amour ! C’est le coup d’œil, c’est l’étreinte des bras et des mains, c’est le baiser !… L’amour n’est que jusque là !… Une fois qu’il est marié, c’est fini !… fini !… Les bras tendus pour embrasser retombent, se collent au corps !…

Si aimées qu’elles soient, les musulmanes ne s’attachent pas à leur mari polygame qui les a blessées dans leur fierté en partageant son cœur et ses faveurs. Leur âme se replie sur elle-même, comme ces fleurs qui ferment leurs pétales, dès qu’elles sont froissées et mutilées.

Ces femmes arabes dont on ne prend pas garde de ménager la délicatesse, sont des sensitives qui frémissent, se révoltent, ont la répulsion des indignes contacts.

Plus qu’aucune femme au monde, elles sentent ces musulmanes, qui ont été engendrées par des mères poètes.

Dans l’ancienne Arabie, toutes les femmes étaient poètes, la plus célèbre d’entre elles,