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Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/149

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En effet, dès le mois de septembre, ils s’échappèrent le même jour du camp de Ruhleben, mais séparément, puis se retrouvèrent dans les rues de Berlin, et cette fois, — troisième, évasion, — parvinrent à passer en Hollande.

Une carte postale qui me fut adressée par M. Ellison, de Hollande même, me mit au courant, sans beaucoup de détails naturellement, du succès de son entreprise. Ce fut une réjouissance générale chez tous les prisonniers qui avaient été, pendant de si longs mois, leurs compagnons de captivité.

C’est à Londres, au mois de juillet dernier (1918), que j’eus l’extrême bonheur de rencontrer MM. Ellison et Keith, et c’est là également, au cours d’une soirée inoubliable passée ensemble, qu’ils me racontèrent par le menu les péripéties de cette troisième évasion, leur course de Berlin à Brème, de Brème jusqu’à la rivière Ems, puis dans les marécages qui avoisinent la frontière germano-hollandaise, à quelques milles de là, et enfin leur visite, à trois heures du matin, chez un paysan hollandais où ils apprirent qu’ils étaient réellement et définitivement sortis d’Allemagne.

Rien de plus amusant que d’entendre raconter par ces deux ex-prisonniers les scènes de réjouissance qui eurent lieu dans la maison du paysan hollandais. La brave Hollandaise, femme d’une soixantaine d’années, s’était levée, à cette heure extra matinale, pour souhaiter la bienvenue aux deux héros de la poudre d’escampette. On alluma le poêle, on pré-