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PRÉFACE
Je rencontrai un soir, dans le salon de Victor Hugo, rue de Clichy, il y aura bientôt dix ans, un jeune homme à l’abord sympathique et distingué, à l’air sérieux, qui me parla d’une préface oubliée mise en tête d’un de mes livres de jeunesse, la Libre Parole, préface inquiète, alarmée, où je signalais, dès 1868, certaines supériorités de l’Allemagne. J’avais montré cette nation
patiente et redoutable nous étudiant, nous Français, jusque dans nos origines, dans les premiers balbutiements de notre langue, dans les tableaux de notre histoire, et transportant couramment au théâtre, par exemple, notre
Révolution. Je citais, à ce propos, un drame célèbre de Georges Büchner, la Mort de Danton, qui n’a jamais été traduit, et qui nous