Aller au contenu

Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
critique sociale

d’autres qui leur ressemblent, ont un petit tour anodin, parfaitement hypocrite et mensonger, L’analyse directe du prêt à intérêt arrache le masque et dévoile la mauvaise foi. Alors même quelle tient la plume, l’économie politique se dénonce. Son patelinage, ses minauderies, ses airs vertueux et pénétrés ne réussissent pas à dissimuler l’odieux de l’opération.

Il y a du Troppmann dans cet apologue du menuisier, un petit chef-d’œuvre de méchanceté. On y sent l’astuce qui masque avec soin le danger, l’hypocrisie qui endort la victime, trompe et désarme le spectateur ; puis la charge à fond, la main foudroyante et sans pitié qui extermine. Car l’argent tue aussi sûrement que l’acier. De l’immense service rendu au fabricant par l’échange intégral de son produit. pas un mot. Pas un mot de l’impérieux devoir de la réciprocité. De l’idée de justice, du sentiment d’humanité, nulle trace. Rien qu’un égoïsme farouche, hurlant son privilège de l’homicide quand même, chassant son semblable à l’affût et au traquenard comme une bête fauve, C’est son droit, c’est son métier. Qu’on ne lui parle pas d’autre chose.

Mais, misérable, tu détruis le fondement de la sociabilité humaine. Depuis que, par le progrès de la civilisation, chaque individu a cessé de fabriquer lui-même ses vivres, ses vêtements, ses meubles, ses outils, ses armes, sa demeure, depuis