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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/19

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l'usure

la précédente : on vend la pièce de cinq francs qui achète ainsi un autre produit,

En vertu de la loi mathématique : Deux quantités égales à une troisième sont égales entre elles, les deux produits ci-dessus se valent, puisqu’ils ont chacun la valeur de cinq francs.

Tel est l’usage normal de la monnaie, usage fécond en bienfaits et en merveilles, s’il n’eût enfanté un cruel abus, source de calamités sans fin. Cet abus, on ne le connaît que trop : c’est le prêt à intérêt.

Le préteur viole outrageusement cette loi mathématique : l’équivalence de l’échange. Exemple : en vendant un certain produit, il achète une pièce de cent sous, puis il la prête, moyennant restitution après l’année révolue, avec un surplus de vingt-cinq centimes. Que fait l’emprunteur ? I] affecte e d’abord la somme à ses besoins et, pour la rembourser, l’échéance venue, il achète une pièce de cinq francs avec son produit. Ce produit est l’équivalent de celui que le prêteur avait livré lui-même pour obtenir les cent sous. Mais l’équivalence est détruite à son profit, puisqu’il recouvre sa pièce, avec boni d’un vingtième. L’écu, par destination, devait rester neutre entre les deux produits, Il lève un impôt sur l’un d’entre eux. En brisant son rôle de pièce de transmission, il s’est fait écumeur et forban.

« Ce dollar prêté pour un an, dit l’économie