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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/240

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critique sociale

nant finance. C’est la visée universelle, le but poursuivi par tous et que tous n’atteignent pas, à beaucoup près. Le genre humain n’a pas d’autre préoccupation que de rendre un service pour de l’argent. Celui qui n’obtient pas la faveur de rendre ce service meurt de faim. On les compte par milliers ceux qui sollicitent cette faveur comme un bienfait, et qui meurent parce qu’on n’a pas voulu de leur service.

Je le répète, qu’aurait fait ce fripon de ses planches ? — Rien. Elles étaient pour lui une lourde charge, On l’en débarrasse, on lui donne en échange des écus qui lui ouvrent le choix de toutes les choses utiles et agréables. Va-t-il le faire, ce choix, et remplacer son produit si heureusement vendu par d’autres produits aussi pressés que le sien de trouver acquéreur ?

Non ! une fois nanti du précieux numéraire, il n’a garde de s’en dessaisir. Il se prive plutôt, afin de ne pas lâcher ses écus.

Il accapare ainsi l’instrument d’échange. Il l’empêche de remplir la seconde partie de ses fonctions, l’achat. Il devait acheter pour déterminer ainsi une autre vente semblable à la sienne et qui l’eût mis en possession du produit du vendeur. Ce vendeur avait besoin de numéraire aussi pour choisir, à son tour, sur le marché, les objets à sa convenance. L’’accapareur arrête la circulation de la monnaie, la détourne de sa mission