Aller au contenu

Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
critique sociale

quent cette toute-puissance, jusqu’ici dérobée aux veux par les roueries des économistes, jetteront l’alarme dans le camp du capital. Wolowski cite les paroles suivantes de Mengotti, paroles redoutables, car il n’en est point de plus révolutionnaires. Il dit :

« Le numéraire est essentiellement rebelle aux ordres de la loi. Il vient sans qu’on l’appelle, s’en va quoiqu on l’arrête, sourd aux avances, insensible aux menaces, attiré seulement par l’appât des profits. »

« Pour l’empêcher de partir », continue Wolowski en beaucoup moins bon style, « pour l’empêcher de partir quand il s’en va, où pour le rappeler quand il est parti, n’y à qu’un moyen efficace, c’est élever la rémunération qu’on lui accorde, »

La dîme ! la dîme toujours ! la dîme quand mème, la dîme à discrétion ! Bas les armes ! Sans conditions ! Telle est la volonté du numéraire, et c’est de lui surtout qu’il faut dire :

Sic volo, sic jubeo, sil pro ratione voluntas.
Je le veux, je l’ordonne et mon vouloir fait loi.

Les économistes seront bientôt forcés d’amener pavillon et de laisser là leurs rengaines sur le capital qui n’est point l’argent, qui est du travail accumulé. Toutes ces balivernes vont faire place