Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
capital et travail

de l’autre, le salarié, par suite de cette retenue, ne peut acheter l’équivalent de son produit, et marche indéfiniment de détresse en angoisse et d’angoisse en détresse.

Que serait le droit au travail ? Nécessairement. comme nous venons de le dire, le droit à l’échange continu, et, par cela même, à l’échange sans rabais ni perte, d’où l’évanouissement de la dîme capitaliste, et bientôt la suppression du capital. Voilà pourquoi les possesseurs oisifs du droit d’aubaine déclarent le droit au travail une spoliation méditée par des fainéants. Il est clair en effet que la fainéantise seule peut se dérober au devoir sacré d’enrichir de ses sueurs l’oisiveté.

Résumons :

1o L’accumulation des produits du travail est impossible. Donc, le capital des économistes, dit travail accumulé, est une chimère.

2o Le capital se compose uniquement de numéraire enlevé à l’échange et qui réduit d’autant la production. Donc, le capital n’est ni du travail accumulé ni un instrument de travail. Il est, au contraire, du travail supprimé et un destrument de travail.

3o Le capital est un prélèvement léonin sur les produits du travail, condamné, par l’impossibilité de s’échanger, à subir les rabais ou prélibations que lui impose l’accapareur du moyen d’échange.

Donc, le capital est du travail volé.