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Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/11

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ÉPÎTRE.

bles de cette bienveillance particulière, avec laquelle vous les avez toujours diſtinguez, depuis que vous êtes entré la première fois dans leur Province, aux États de laquelle vous avez ſouvent[1] aſſiſté pour ſa Majeſté.

Mais, MON SEIGNEUR y toute immenfe que votre bonté a paru jufqu ici aux peuples de cette grande Monarchie ^ il ne nous eſt point permis de douter que votre puiſſance nait une étendue qui luy efl proportionnée, puifquelle n a point d’autres bornes que celle du Roy. Cette autorité ſupérieure que vous avc^fur toute lajuftice qui efi lame des Empires, C^ qui efi capable de rendre la Monarchie immortelle par Jon incorruptibilité y efl à la vérité l’ouvrage du pluspuif^ant des Princes de la terre, mais en même téms du plus Jage de tou6 les Rois. De forte que le jugement que ce grand Monarque a fait de votre perfonne en vous élevant au comble des dignité’ :^ de fon Royaume, vous ejl encore infiniment plus glorieux que toute la puifance au il vous a communiquée, jAprés lui avoir donné durant une longue fuite d’années des preuves continuelles de votre intégrité, de votre fiifiîfance, (^ de votre vertu, vous aurie :(^ peut-être été con^ tent quil en fût demeuré au jugement quil f ai (oit de votre mérite-^ parce qu encore que fa puijjance fit capable d’élever de petites chojès ^ fon jugement n’en peut eflimer que de grandes. Mais enfin il falioit avoir égard a la gloire de fin Royaume : & il a voulu joindre en vous fa puijjance à Jon eftime ypar l’intérêt quil avoit de rendre fis Sujets heureux,

La part que j’ay à cette félicité générale, & les jufies refentimens des bonte :^ particulières dont il vous a plu de mhonorer, m’ont fait embrajjer avec emprefiement l’occafion d’en témoigner ma reconnoifance au Public, qui doit

  1. dix fois.