Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/141

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t tort en quoi que ce fût ; qu’on ne toucheroit point à tout ce qui n’appartenoit ni à l’electeur palatin, ni à l’archiduc d’Autriche ; et que l’on jouïroit de la liberté et du repos qui étoit entre les catholiques et les protestans avant les troubles. Qu’on ne prendroit point de part à la querelle particuliére de Bohéme, qui ne regardoit que l’electeur palatin et l’Empéreur Ferdinand ; et qu’on leur laisseroit démêler le différent entre eux. Ils n’exclurent de leur traitté que le roiaume de Bohéme avec les provinces incorporées, c’est-à-dire, la Moravie, la Silésie et la Lusace. Exception qui fut pernicieuse au parti protestant, et qui rétablit les affaires de la maison d’Autriche en Allemagne.


Les ambassadeurs de France ayant eu tout le succez qu’ils pouvoient espérer dans la conclusion du traitté d’Ulm, s’embarquérent sur le Danube le sixiéme jour de juillet, et arrivérent à Vienne en Autriche le 20 du même mois. Le Duc De Baviére retira ses troupes de la Soüabe, non pour les licencier, mais pour les mener dans la haute Autriche au service de l’empereur. Mais M Descartes voulut rester à Ulm pendant quelques mois, pour étudier plus à loisir le païs et les habitans. Il paroît que quelques auteurs allemans n’étoient pas assez bien informez de l’histoire de leur pays, lors qu’ils ont écrit que M Descartes fut envoyé en quartier d’hyver à Ulm, incontinent aprés la conclusion du traitté, qu’ils qualifient mal à propos du nom de paix. Il suffit de remarquer deux choses pour se deffaire de cette pensée, I que les troupes bavaroises parmi lesquels M Descartes s’étoit