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Page:Barrès - La Colline inspirée, 1913.djvu/54

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LA COLLINE INSPIRÉE

que ce qui aurait pu, tant bien que mal, figurer dans une biographie du Père Fourrier. Ils ne virent pas se former contre eux une terrible coalition de leurs supérieurs hiérarchiques avec les libéraux.

La libre pensée devait détester ces œuvres où le particularisme lorrain s’alliait étroitement à l’idée catholique et qui formaient, à bien voir, des citadelles contre le rationalisme. Quant à l’évêque concordataire, pouvait-il goûter beaucoup cette religion locale ? Il y devinait des mouvements d’illuminisme, un fond trouble, qui apparut quand ce singulier Léopold se crut favorisé d’un miracle en la personne de sœur Thérèse Thiriet.

Les religieuses de Saxon, nous l’avons dit, étaient dévouées corps et âme à Léopold Baillard. C’étaient des jeunes paysannes du pays, qu’il avait d’abord placées auprès des religieuses de Mattaincourt. Mais ces dames trouvèrent ces simples filles bien grossières et les traitèrent en servantes. Léopold voyant qu’elles n’étaient pas heureuses les fit revenir, les organisa près de lui en petite communauté, composa pour elles un règlement et les employa pour ses quêtes. Elles lui vouèrent une grande reconnaissance et reportèrent à lui seul toutes leurs pensées, Leur métier même