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LE SYMBOLISME

exclamations vocatives : Ta main leur verse une eau quotidienne [1] pour que ta main… etc.

Dans le vers, par la multiplication des hiatus [2], par la liberté des rejets qui séparent le verbe de son complément direct [3], le complément déterminatif du nom qu’il détermine[4], l’adjectif du nom qu’il qualifie [5], la préposition de son complément [6] et même l’article des substantifs auxquels il se rapporte [7], par des rimes d’une faiblesse manifeste : pieds avec pitié [8], masqués avec Dugué [9] ou des assonances douteuses, sévère avec verts [10].

À ces défauts imités, Ernest Raynaud joint une parité de cadence qui sent l’effort :

Au matin, lorsque tremble une jeune lumière
A midi, lorsque flotte une chaude poussière[11],


des vers si dérythmés qu’ils ressemblent à de la prose [12], des négligences de style [13], sans parler des accumulations d’incidentes, qui déparent la troisième élégie [14], et le quatrième poème de le Chêne parle [15], de la répétition des encore dont se trouve tacheté le morceau : Lorsque je languissais sous l’ingrate Lison [16] et des expressions d’une grâce boiteuse que

  1. Poésies, p. 243.
  2. Poésies, p. 131, 133, 167, 191, 203, 204, 207, 209, 230, 233, 257, 259, 274.
  3. Poésies, p. 213, vers 5.
  4. Poésies, p. 224, vers 1 ; 225, vers 8.
  5. Poésies, p. 223.
  6. Le Bocage, p. 70, vers 5.
  7. Le Bocage, p. 21, vers 10.
  8. Poésies, p. 153.
  9. Poésies, p. 207.
  10. Poésies, p. 150.
  11. Poésies, p. 204.
  12. Poésies, p. 178, vers 6 ; le Bocage, p. 52, vers 11 ; 82, vers 16, 86, vers 19.
  13. Poésies, p. 216, vers 10 ; le Bocage, p. 14, vers 10.
  14. Le Bocage, p. 47.
  15. Le Bocage, p. 57.
  16. Le Bocage, p. 62.