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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Le Bouddha et sa religion.djvu/23

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Le Bouddha lui-meme n’a jamais donné une autre signification au Nirvâna. Que si plus tard, et après de longs siècles, les explications du Nirvâna ont quelque peu varié, elles n’altèrent point le caractère originel de la doctrine. Les écoles qui subsistent encore de nos jours au Népal, ne sont que des échos peu fidèles, qu’il vaut mieux ne pas appeler en témoignage, quand nous pouvons consulter les monuments primitifs, que nous avons entre les mains. Qui pourrait nier que le Bouddhisme ne se soit modifié dans le cours de son existence, ou qu’il ne se modifie encore ? Mais quand on parle du bouddhisme, c’est celui qu’a fondé le Bouddha lui-même, qu’ont fixé les Trois conciles, qui est déposé dans les ouvrages canoniques de la Triple corbeille, et qu’ont adopté les Trois précieux. Celui-là c’est le bouddhisme de l’anéantissement, tel que je l’ai compris, et tel qu’il s’est compris lui-même. Par le progrès des temps, et sans doute aussi par quelque retour secret à la vérité, le bouddhisme a imaginé, vers les premiers temps de notre ère, un Adibouddha, qui se rapproche beaucoup de la notion d’un être suprême. Dira-t-on pour cela que le Bouddha de Kapilavastou, d’Ourouvilva, de Bénarès, et de Kouçinâgara ait jamais songé à Dieu ?

Ainsi les développements qu’a pu recevoir postérieurement le bouddhisme n’ont aucune valeur contre