Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/557

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« Écoutez !… n’entendez-vous pas ?… Elle leva le doigt.

— C’est le vent, dit Legris. Il souffle comme un enragé.

— Simon, venez ici, » murmura Cassy, posant sa main sur la sienne, et l’entraînant au bas des marches. Savez-vous ce qu’est cela ? … écoutez ! »

Un cri aigu retentit le long de l’escalier. Il partait des combles. Les genoux de Legris s’entrechoquèrent. Il devint blême de peur.

« Ne feriez-vous pas bien d’armer vos pistolets ? dit Cassy avec une ironie qui glaça le sang de l’homme. C’est le moment de voir au fond de cette affaire. Que ne montez-vous ? Ils sont à l’œuvre !

— Je ne veux pas monter ! reprit Legris avec une imprécation.

— Pourquoi pas ? il n’y a pas telle chose que des revenants, vous savez ! venez ! — Et Cassy s’élança sur les marches, et se retourna pour voir s’il la suivait : — Venez donc !

— Je crois que tu es le diable en personne ! Veux-tu bien redescendre, sorcière ! Ici, Cass ! n’y vas pas ! » Mais Cassy, poussant un éclat de rire insensé, montait toujours. Il l’entendit ouvrir la première porte qui conduisait au grenier. La chandelle qu’il tenait à la main s’éteignit, et une violente rafale descendit, apportant avec elle des cris perçants, lamentables, et qui semblaient poussés aux oreilles de Legris. Éperdu de terreur, il regagna la salle. Cassy l’y suivit au bout d’un moment, pâle, calme, impassible comme un esprit vengeur ; dans ses yeux brillait toujours la même lueur sinistre.

« Vous en avez assez, j’espère ? dit-elle.

— Que le diable t’étrangle, Cass !

— Pourquoi ? J’ai monté et fermé les portes, voilà tout. Qu’imaginez-vous donc qu’il y ait dans ce grenier, Simon ?

— Rien qui te regarde.