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Page:Beecher Stowe - La fiancée du ministre, 1864.djvu/30

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résolut bien de veiller sur elle-même. Elle ne penserait jamais à James, excepté, bien entendu, dans ses prières, mais comme elle priait constamment, il lui était malaisé de l’oublier.

Tout ce qu’on lui répétait de l’insouciance de James, de sa légèreté, de son mépris des opinions orthodoxes, de ses façons de parler hardies et singulières, ne faisait que graver plus profondément le nom de son cousin dans son cœur, car James n’était-il pas en danger de perdre son âme ? Pouvait-elle voir cette loyale et joyeuse figure, entendre ce rire si franc, et penser qu’une chute du haut d’un mât ou une tempête… Ah ! quelles affreuses images s’offraient à sa pensée. Pouvait-elle croire tout cela et oublier ce pauvre James ?

Vous voyez qu’au lieu d’apprêter notre thé, comme nous nous l’étions promis au commencement de ce chapitre, nous sommes tombés dans les descriptions et les méditations ; et, qui pis est, nous craignons bien que le chapitre suivant ne s’éloigne également de la question. Mais ayez patience ; nous avançons selon que le vent nous pousse, et nous ne savons jamais bien exactement où nous aborderons.