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Page:Besant - Des religions pratiquées actuellement dans l’Inde.djvu/350

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monde, ainsi que l’ont enseigné les Djinas, possesseurs de la meilleure science[1]. »

Vous avez là la base de tout le Samsâra : le connaissant et le connaissable, Jiva et Dravya, avec leurs qualités et leurs modes. Cela constitue tout. Ces principes fournissent de nombreuses déductions, dans le détail desquelles nous n’avons pas le temps d’entrer ; je peux, peut-être vous en indiquer une, tirée d’une Gâthâ de Kundâchâryâ et qui vous fera voir un mode de pensée assez familier aux Hindous. De toute chose, disent-ils, on peut déclarer qu’elle est, qu’elle n’est pas, qu’elle est et n’est pas. Je prends leur propre exemple, la cruche familière. Si vous pensez à la cruche en tant que pariyâya (modification), en ce cas, avant que cette cruche ne soit faite, vous direz : « Syân nâsti », elle n’est pas. Mais si vous la concevez en tant que substance, Dravya, en ce cas elle existe toujours et vous direz : « Syâd âsti », elle est. Mais vous pouvez déclarer de la cruche, la concevant à la fois comme Dravya et Paryâya, qu’elle n’est pas et qu’elle est et résumer cela dans une seule phrase, Syâd asti nâsti, elle est et

  1. Uttarâdhyayana, XXVIII, 6, 7. Trad. du Prakrit par Herm. Jacobi.