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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/309

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Le général Abercrombie renonça au projet de se rendre maître de Carillon et de la Pointe à la Chevelure, mais il accueillit favorablement la proposition que lui fit le colonel Bradstreet d’attaquer le fort de Frontenac. M. Payen de Noyan, qui commandait à ce poste, ayant eu avis qu’il allait être attaqué, envoya, en diligence, demander au gouverneur un renfort de troupes. M. de Vaudreuil fit partir 1, 500 hommes de milices, sous le commandement de M. Duplessis-Fabiot ; mais à peine cet officier était-il arrivé à la Chine, qu’il apprit que de Noyan s’était rendu. Bradstreet ayant traversé le Saint Laurent, le 25 août, à la tête de 3,000 hommes, s’établit d’abord, à cinq cents verges du fort Frontenac, s’en approcha ensuite, en s’emparant d’un retranchement abandonné, et battit la place avec tant d’effet, qu’au bout de trois jours, la garnison, que la maladie ou la désertion avait réduite à cent-vingt hommes, fut contrainte de se rendre prisonnière de guerre. Le fort Frontenac contenait des canons, des petites armes, des munitions et des vivres pour une grosse garnison. Les Anglais y trouvèrent encore une grande quantité de marchandises destinées au commerce avec les Sauvages, et s’emparèrent d’une huitaine de vaisseaux de 10 à 18 canons, qu’on n’avait pas eu la précaution de faire éloigner, ou qui manquaient d’hommes pour la manœuvre. Après avoir démantelé la place, brûlé les vaisseaux, et détruit les effets qu’il ne pouvait pas emporter, Bradstreet retraversa le fleuve, et alla rejoindre son général.

Aussitôt que le gouverneur général eut été informé que les Anglais s’étaient éloignés de Catarocouy, il y envoya un détachement de troupes et l’ingénieur Pont-le-Roy,