morale. Luxembourg, 1777, 2 volumes, in-12. — Dictionnaire historique ou histoire abrégée de tous les hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talents, les vertus, les erreurs, etc., depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours. Augsbourg, 1781, 6 vol. Cet ouvrage doit beaucoup à celui du bénédictin dom Chaudon ; mais il lui est infiniment supérieur. Sans doute, on y rencontre des erreurs ; mais quelle œuvre de ce genre pourrait sortir victorieuse d’un examen de détail ! Ce qui prouve le succès de l’ouvrage de Feller, ce sont les nombreuses éditions qui en ont été faites, les suppléments successifs qui y ont été ajoutés jusque dans ces derniers temps. Ce qui donnait au Dictionnaire de Feller un mérite incontestable sur celui de son devancier, c’est l’unité de vues et de jugements qu’il présente. Feller voulut être utile à l’Église ; il reprochait à Chaudon son langage équivoque à l’égard des ennemis du christianisme. Lui, repoussait toute ambiguïté, toute concession qui lui paraissait dangereuse ; de là des vivacités de langage qui exaspéraient ses adversaires. « On ne peut, dit la Biographie Didot, lui reprocher d’avoir agi ainsi dans le but de tirer de plus gros bénéfices de ses livres ; il n’en retirait aucun profit. Il faut donc voir dans Feller un homme rempli de zèle pour les intérêts de la religion, au service de laquelle il mit beaucoup d’érudition et une activité remarquable. » — Dictionnaire géographique, 2 vol. in-12 ou in-8o ; plusieurs éditions. Intéressant surtout pour la Hongrie, la Transylvanie et pays adjacents que Feller connaissait à fond. — Recueil des représentations, protestations et réclamations faites à S. M. (Joseph II) par les représentants et États des dix-sept provinces des Pays-Bas autrichiens assemblés. De l’imprimerie des nations, 1787-1790, in-8o, 17 vol. — (Posthume) Itinéraire ou voyages de M. l’abbé de Feller en diverses parties de l’Europe : en Hongrie, en Transylvanie, en Esclavonie, en Bohême, en Pologne, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en France, en Hollande, aux Pays-Bas, au Pays de Liége, etc. Ouvrage dans lequel on rencontre beaucoup d’observations et de réflexions intéressantes, Feller, le premier, y fit ressortir l’analogie qui existe entre le langage des Saxons-Flamands de Transylvanie et celui du Luxemboug (Voir notre Essai sur les colonies belges en Hongrie et en Transylvanie, p. 93, 94), etc.
Feller, qui avait, dès les premiers temps, étudié avec prédilection les sciences exactes, mit également au service des vérités religieuses les connaissances qu’il avait acquises en cette matière. Toutefois les ouvrages qu’il publia pour réfuter certaines doctrines des philosophes et qui sont loin d’être sans intérêt, bien qu’ils ne soient pas à la hauteur des travaux de notre époque, n’auraient pas suffi pour fonder sa réputation, si la théologie, l’histoire et les lettres ne l’avaient fixée. Mentionnons, à ce point de vue : l’Examen critique de l’histoire naturelle de M. de Buffon, 1773, où il combat la théorie de la terre du célèbre écrivain ; — les Observations philosophiques ou le système de Newton, le mouvement de la terre et la pluralité des mondes, 1771 et 1788, ouvrage qui fut combattu par Lalande ; — l’Examen impartial des époques de la nature de M. de Buffon, 1780 et 1792, 4e édition ; — les Observations sur les rapports physiques de l’huile avec les flots de la mer, 1778.
À la bibliothèque de Bourgogne, à Bruxelles, on conserve 1 200 lettres de Feller, dont quelques-unes ont été publiées en 1855 ; plusieurs se trouvent encore au Gesu, à Rome ; d’autres à la maison des PP. jésuites, rue des Postes, à Paris.
De Baeker, Bibliothèque des écrivains de la compagnie de Jésus, tomes I et VII. v Feller. — L’Ami de la religion, passim. — Stassart, Notices biographiques. — Nouvelle biographie générale, publiée par Didot, 1858, t. XVII. — Biographie ancienne et moderne Michaud. 1815 t. XIV. — (Le Père P.-J. Desdoyarts). Notice sur la vie et les ouvrages de M. l’abbé Feller, Liége. 1810, in-8o. Notice placée en tête des dernières éditions du Dictionnaire historique.
FELLERIES (Augustin DE), écrivain
religieux, né à Mons vers la fin du
xviie siècle, mort le 31 mars 1671. Il
entra dans l’ordre de Prémontré, à
