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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/213

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

pony, attendu que Clear Creek Canyon, qui conduit jusqu’à Idaho, est entièrement monopolisé par un chemin de fer à voie étroite et est inaccessible aux chevaux et aux mules. Être sans cheval dans ces montagnes, c’est être réduit à une impuissance complète. Je désirais beaucoup voir Green Lake, situé près de la ligne boisée au-dessus de Georgetown (que l’on dit être la ville la plus haute des États-Unis), à une altitude de 9, 000  pieds. Dans une seule journée, je passai des chaleurs de l’été au froid intense de l’hiver. Au jour, Golden City[1]montrait sa pauvreté et mentait à son nom : elle n’est pas nivelée, et l’on y trouve de temps à autre, supporté par des poteaux, un bout de trottoir de bois auquel on accède par des planches. Habitations de briques, de pins, et log-houses sont pêle-mêle. Toute autre maison est une taverne ; on ne voit guère de femmes. Mon hôtesse me fit des excuses pour l’élégante petite chambre qu’elle me donnait : « Ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu, mais avant moi il n’y avait jamais eu de dame dans la maison. » La jeune « demoiselle » qui servait le déjeuner me dit : « J’ai pensé à vous, et je suis bien sure que vous êtes une femme auteur. » ―

Comme d’habitude, la journée était magnifique. Pensez que nous sommes à la mi-novembre, et qu’il n’y a au ciel que ces petits nuages vermillon qui accompagnent le soleil à son lever et à son coucher. On dit qu’il n’y a jamais d’hiver dans les Foot-Hills, mais seulement des moments de froid alternant avec un temps

  1. La ville d’or.