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veut voir une bataille, elle aura ce cruel plaisir. Je me porte à merveille ; j’ai déjà engraissé depuis mon départ ; cependant, je fais de ma personne vingt et vingt-cinq lieues par jour, à cheval, en voiture, de toutes les manières. Je me couche à huit heures, et suis levé à minuit : je songe quelquefois que tu n’es pas encore couchée. Tout à toi.


LVII

Iéna, le 15 octobre 1806, trois heures du matin.

Mon amie, j’ai fait de belles manœuvres contre les Prussiens. J’ai remporté hier une grande victoire. Ils étaient 150 000 hommes ; j’ai fait 20 000 prisonniers, pris 100 pièces de canon et des drapeaux. J’étais en présence et près du roi de Prusse ; j’ai manqué de le prendre, ainsi que la reine. Je bivouaque depuis deux jours. Je me porte à merveille. Adieu, mon amie, porte-toi bien, et aime-moi. Si Hortense est à Mayence, donne-lui un baiser, ainsi qu’à Napoléon et au petit.


LVIII

Weimar,le 16 octobre 1806.

M. Talleyrand t’aura montré le bulletin, ma bonne