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Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/357

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pose. Le gouvernement ferait établir à Paris et dans chaque chef-lieu des départements, une vaste usine ou machine, mue par l’eau ou la vapeur, pour tuer, avec un doux et agréable procédé, à l’instar de la guillotine, les gens las de la vie qui veulent se suicider. Le corps et la tête tombant dans un panier sans fond et aussitôt emportés par le courant du fleuve, éviteraient des frais de tombereaux et de fossoyeurs. Dans les pays secs, on pourrait adapter l’appareil à un moulin à vent. La machine serait surveillée et manœuvrée par le bourreau de l’endroit qui y habiterait, comme un curé son presbytère, sans augmentations d’émoluments.

« Il se suicide régulièrement, calculs faits et compensés, l’un dans l’autre, dix personnes par jour dans chaque département, ce qui fait 3,650 par an et 3,660 pour les années bissextiles ; somme totale, pour la France, année commune, 302,950 et 303,780 pour les autres. Je suppose qu’on mette à 100 francs le prix ordinaire à payer — car on pourrait avoir pour les aristocrates des cabinets particuliers qui iraient progressant de valeur comme les