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Page:Boutroux - De la contingence des lois de la nature.djvu/39

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CHAPITRE III


des genres


Toutes les choses données dans l’expérience reposent sur l’être, lequel est contingent dans son existence et dans sa loi. Tout est donc radicalement contingent. Néanmoins, la part de la nécessité serait encore très grande, si la contingence inhérente à l’être en tant qu’être était la seule qui existât dans le monde ; si, l’être une fois posé, tout en découlait analytiquement, sans addition d’aucun élément nouveau.

Selon les apparences, l’être ne nous est pas seulement donné en tant qu’être, c’est-à-dire comme une série de causes et d’effets. Les modes de l’être présentent, en outre, des ressemblances et des différences qui permettent de les ordonner en groupes appelés genres ou lois ; de former avec les petits groupes des groupes plus considérables, et ainsi de suite. Tout mode contenu dans un groupe inférieur est, à fortiori, contenu dans le groupe supérieur dont fait partie ce groupe inférieur lui-même. Le particulier ou le moins général a, de la sorte, son explication, sa raison, dans le général ou le moins particulier. Par là les modes de l’être peuvent être systématisés, unifiés, pensés.

Cette propriété est-elle inhérente à l’être en tant qu’être, ou bien est-elle, à son égard, quelque chose de nouveau ?

Sans doute, l’organisation logique n’accroît pas la quan-