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Page:Boylesve - Le Parfum des îles Borromées, 1902.djvu/263

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XX


Dès la première occasion Luisa raconta à son amant la scène qui s’était passée entre elle et Solweg. C’était le soir, à Menaggio, pendant que M. Belvidera était allé commander une barque pour la traversée.

Dompierre avait laissé parler Mme Belvidera sans l’interrompre ; mais il froissait et mordait sa moustache, et une de ses jambes croisée sur l’autre s’agitait avec un mouvement d’impatience et de colère.

Quand la jeune femme s’arrêta et le regarda longuement en semblant implorer son opinion sur ce qu’elle venait de lui raconter, il lui dit froidement :

— Il faut que vous soyez folle, pour avoir fait cela !

— Ah ! mon cher, dit-elle, laissez-moi. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait, je l’ai fait malgré moi ; je ne pouvais pas l’éviter…

— Oh ! aller vous mettre à genoux, vous humilier devant une enfant sous le prétexte qu’un hasard, que sa propre curiosité, après tout, ont fait qu’elle vous a vue suspendue à mon cou ! L’attitude que vous avez prise vis-à-vis d’elle me révolte ; vraiment, je ne vous comprends pas !

— Je suis heureuse de ce que j’ai fait. Je ne pouvais