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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome I.djvu/112

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

des théories à vous, mais tâchez de pénétrer à fond la théorie de G.

« Tout à vous,
« P. S. »

Horatio Paget à Philippe Sheldon
« Hôtel Royal, Ullerton, 12 octobre 186…
« Mon cher monsieur,

« Prenant en considération les avis de votre dernière lettre, je n’ai pas perdu de temps pour les mettre à exécution.

« J’ai à peine besoin de vous dire que faire usage des services d’un espion salarié, et me dégrader en quelque sorte en m’abaissant à son niveau, a eu quelque chose de révoltant pour un homme qui, dans la décadence de sa fortune, a toujours cherché à apporter quelques limites aux outrages que ce rude maître, la nécessité, a pu l’obliger de temps en temps à en commettre envers le respect qu’il se doit à lui-même.

« Néanmoins, pour la poursuite d’une cause que je ne trouve nullement malhonnête, attendu qu’un héritage non réclamé est nécessairement une capture permise à tous, je me suis résigné à cette dégradation temporaire de mes sentiments élevés.

« C’est pourquoi j’ai la confiance que lorsque viendra le moment d’examiner les conséquences pécuniaires que doit avoir pour moi ce pénible et déplaisant travail, la blessure que mon amour-propre a reçue ne manquera pas d’être prise en considération.