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LA FEMME DU DOCTEUR

du soir, et les pas lourds de Sleaford, dont la chambre était voisine, troublaient le sommeil du jeune homme et se mêlaient à ses rêves.

Il sembla à George que Sleaford se promenait de long en large pendant toute la nuit et longtemps après que les rayons du jour eurent commencé à filtrer à travers les rideaux opaques des fenêtres. George ne fut donc pas surpris quand au déjeuner, le lendemain matin, on lui dit que son hôte n’était pas levé et qu’il ne paraîtrait pas avant quelques heures. Isabel devait aller remplir quelque mystérieuse mission dans Walworth Road, et George entendit des fragments d’une conversation à voix basse entre la mère et la fille, dans le vestibule, devant la porte du parloir, et où les mots : contributions, sommations, couverts d’argent, engagement, et intérêts, figurèrent à plusieurs reprises.

Mme Sleaford était occupée dans la maison et les enfants étaient dispersés ; aussi George et Sigismund déjeunèrent-ils tranquillement ensemble et lurent-ils le Times de Sleaford, que celui-ci ne demandait pas encore. Sigismund fit un plan pour la journée. Il s’accorderait un congé, accompagnerait son ami à l’Académie Royale et à divers autres musées et couronnerait la journée par un dîner français.

Les deux jeunes gens partirent à onze heures. Ils n’avaient aperçu ni Isabel, ni le maître de la maison. Tout ce que George savait de ce dernier, c’était que Sleaford avait la démarche pesante et la voix grave.

Le 21 juillet était une journée brûlante et je dois avouer que George se sentit très-fatigué de l’examen