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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/176

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LES OISEAUX DE PROIE

bonne figure, je ferai ce que je pourrai pour vous aider à entretenir votre garde-robe. »

Cette lettre décida du sort de la fille du capitaine. Une semaine après la visite de Mlle Halliday, une voiture de place transporta Diana et tout ce que la pauvre fille possédait sur la terre et sous le soleil à La Pelouse, où Charlotte la reçut à bras ouverts. Elle fut conduite dans une chambre à coucher, très-convenablement meublée, qui communiquait avec celle de son amie. Sheldon, lorsqu’il rentra pour le dîner, fixa sur elle son regard investigateur, ombragé par ses noirs sourcils. Pendant tout le repas il la traita avec politesse, mais avec froideur. Une fois, pendant qu’il la regardait, il s’aperçut, non sans surprise, qu’elle l’examinait aussi avec une sorte d’étonnement, de respect.

C’est que Sheldon était le premier homme comme il faut que Diana voyait en face dans l’intimité. Ses façons, pleines de dignité, la frappèrent tout de suite. Elle semblait se dire : « Voilà donc comment cela est fait un homme respectable ! » Et son attention, sa curiosité s’éveillèrent, comme il arrive lorsqu’on se trouve en présence d’un phénomène extraordinaire.


CHAPITRE V

À LA PELOUSE

La vie que Sheldon et les siens menaient à La Pelouse s’écoulait très-paisiblement. Georgy se jugeait