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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/217

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LES OISEAUX DE PROIE

suis résolu à y couper court. J’ai une vieille tante à Dorking qui a quelque argent à laisser, et je crois que je ferai bien d’aller un peu voir.

— Une tante à Dorking ?… C’est la première fois que j’en entends parler.

— Ah ! je vous en ai parlé déjà, répondit Haukehurst, avec une suprême nonchalance. Je vous en ai parlé bien souvent : seulement, vous avez l’heureuse faculté de ne jamais écouter lorsque les autres vous parlent de leurs affaires. Mais il faut que vous ayez été singulièrement absorbé, si vous ne vous rappelez pas de m’avoir entendu parler de ma tante Sarah.

— Bien… bien… cela peut être, murmura le capitaine presque sur un ton d’excuse. Votre tante Sarah ?… Ah ! assurément j’ai quelque souvenir de cela. Est-ce la sœur de votre père ?

— Non ; c’est la sœur de ma grand’mère maternelle ; une grande tante, vous savez. Elle a une petite habitation à Dorking et j’espère y être hébergé pour rien quand cela me conviendra. Or, comme vous n’avez pas grand besoin de moi pour le moment, je compte aller passer auprès d’elle une semaine ou deux. »

Le capitaine n’avait aucune objection à faire au désir bien naturel exprimé par son enfant d’adoption. Il ne se préoccupa pas davantage des motifs qu’il pouvait avoir pour s’éloigner de Londres pendant quelque temps.