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LES OISEAUX DE PROIE

raient le malade n’éprouvaient pas de sérieuses inquiétudes. En dépit des souffrances du malade, on ne pouvait se résigner à considérer cette fièvre lente comme une chose grave. Le malade était constamment altéré et n’avait aucun appétit ; mais Sheldon déclarait que ces symptômes étaient les effets les plus ordinaires de la fièvre bilieuse la plus légère, Tom ne pouvait manquer de s’en débarrasser, et après il se porterait mieux que jamais.

Au début de sa maladie, Tom avait pu jouer aux cartes, mais la dernière semaine il avait dû y renoncer ; il était trop faible même pour lire le journal ou pour en écouter la lecture. Un jour George vint voir son vieil ami.

« C’est pour vous égayer un peu, mon vieux camarade, » dit-il.

Mais il trouva que Tom en était arrivé à ne pouvoir plus être égayé, même par sa bonne humeur, ses histoires, son récit d’un steeple-chase, dans lequel deux de leurs voisins s’étaient gravement blessés en sautant un double fossé.

« Tom me paraît plus mal, avait dit George à son frère. Il est en mauvaise voie. N’êtes-vous pas de mon avis, Philippe ?

— Non, cela n’a rien de sérieux ; il est un peu affaibli ce soir, et voilà tout.

— Un peu affaibli… il me semble tellement affaibli à moi, que si cela augmente, je crois qu’il en mourra. Si j’étais de vous, je demanderais une consultation. »

Philippe haussa les épaules et fit dédaigneusement claquer ses lèvres.

« Si vous connaissiez les médecins comme je les connais, vous ne seriez pas si pressé de mettre un ami à