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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/177

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RECRUTEMENT
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au besoin, et sur de nouvelles fondations élève un monument durable. L’Amicale n’aurait-elle pas commis cette erreur de tenter une rénovation sur une base dont les assises n’offrent qu’une sécurité relative ?

Cette anomalie paraît, d’ailleurs, avoir frappé nombre d’esprits, et maintes idées se sont fait jour qui prétendent porter remède à une situation jugée pour le moins paradoxale.

Il y a quelques années, un projet fut élaboré qui classait les protes — et également les correcteurs — en catégories distinctes, suivant leur situation, leurs fonctions et aussi — disons-le bien vite — suivant… l’importance de leurs versements à la Caisse de l’Amicale[1]. Ce projet n’eut point les honneurs d’une discussion en Assemblée générale ; de telles critiques avaient en effet accueilli sa publication que l’auteur crut devoir le retirer.

Il semble pourtant que, sur un point particulier, son auteur M. Leconte ait fait preuve du louable désir de relever le niveau professionnel des correcteurs membres de l’Amicale, ou, plus simplement, de s’assurer si leurs capacités techniques leur donnaient le droit de prendre rang dans la Société. S’il n’est pas besoin assurément de classer les correcteurs en catégories ou en première, deuxième et troisième série, on peut estimer toutefois — M. Dumont et d’autres encore pensent tout au moins, croyons-nous, de cette façon[2] — qu’il serait convenable, avant leur admission dans la Société, de leur faire subir un examen de capacité. Les dires d’un candidat sont trop souvent intéressés, les affirmations d’un collègue sont non moins fréquemment dénuées de cette sincérité obligatoire dans maintes circonstances pour le bon renom de tous. L’examen, un examen sérieux, des connaissances techniques et littéraires du postulant serait préférable à toutes les affirmations, à toutes les enquêtes.

De l’avis de ses partisans, cet examen — dont le programme pourrait combiner convenablement le concours littéraire de l’Imprimerie Nationale avec l’examen technique du Syndicat des Correcteurs[3] — n’aurait rien qui puisse effrayer les correcteurs ayant le désir ou

  1. Circulaire des Protes, novembre 1912, p. 201.
  2. Ibid., mars 1921, p. 36, et mai 1921, p. 78.
  3. Voir encore sur ce sujet : Circulaire des Protes, juillet-août 1909 (M. Dumont) et mars 1921 (L. Bothy).