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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/180

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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

offert. S’il écoute les assertions des postulants, il n’est pas cependant obligé de les croire à la lettre : un employé se juge à l’œuvre… aussi bien dans l’industrie que partout ailleurs. Si le patron ne fait point, au moment de leur entrée dans sa Maison, subir un examen à ses salariés, tout au moins réserve-t-il son jugement jusqu’au jour où il pourra déclarer « qu’il les a vus au travail ». L’examen est plus long, plus complet et, partant, plus difficile.

D’après ceux qui en réclament avec énergie l’adoption, l’examen serait, pour les correcteurs, la base aux puissantes assises sur laquelle l’Amicale tenterait d’asseoir l’œuvre du relèvement moral et matériel de la corporation. Le recrutement des candidats à la profession s’en trouverait certes grandement modifié, et l’on ne verrait plus — il faut l’espérer — ces exemples déplorables de « déclassés exerçant la profession de correcteur parce qu’ils n’en trouvent pas d’autre ou pas de meilleure ».


VI. — À l’Étranger.


En Angleterre — pays où les syndicats ont une importance économique et ouvrière ainsi qu’une autorité tout autres que celles dont ces organisations jouissent en France — la situation est fort différente. L’Anglais n’estime point qu’un examen soit nécessaire au correcteur pour appartenir à une association syndicale ; toutefois, il pense, avec juste raison, croyons-nous, qu’il ne peut être donné à n’importe quel compositeur typographe d’accéder à la profession et aux fonctions de correcteur. Lors de son admission au syndicat, l’intéressé reçoit, à titre de pièce d’identité, une carte corporative. Si, dans l’exercice de ses fonctions, le correcteur syndiqué est, de la part de son patron, l’objet, le sujet plutôt, d’une plainte, le syndicat retire la carte et dès lors exclut de son sein le coupable. Ainsi le patron « juge à l’œuvre » ; l’association confirme l’arrêt, mais ne se soucie point de délivrer elle-même un brevet de capacité.