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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/276

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meurs, les Annales de l’Imprimerie (belge), les Archives de l’Imprimerie (suisse), l’Imprimerie, Revue des Industries du Livre, Bulletin officiel de l’Union syndicale des Maîtres Imprimeurs de France, etc.

Combien de correcteurs, en dehors de ceux appartenant à l’une des organisations professionnelles mentionnées ci-dessus, lisaient ces revues ? S’il nous était donné de pouvoir consulter les listes d’abonnement de ces périodiques, sans doute serions-nous vivement désappointés par la constatation qui serait faite.

Nous n’aurions pas, d’ailleurs, l’indiscrétion de rechercher combien de correcteurs s’intéressent à des publications techniques, même à celles auxquelles ils sont abonnés, par la rédaction d’articles professionnels. Il suffit de parcourir la Circulaire des Protes, organe de la Société amicale des Protes et Correcteurs d’Imprimerie de France, pour constater, eu égard au chiffre de correcteurs que compte cette organisation, le pourcentage réellement infime de ceux qui osent écrire quelques lignes. — Est-ce ignorance ? Une telle pensée ne saurait venir à l’esprit. — Est-ce timidité ou crainte ? Le fait paraît peu vraisemblable. — Est-ce refus du moindre effort intellectuel, désir exagéré du doux far niente, paresse aussi après le dur labeur d’une pénible journée de travail ? Peut-être oui, peut-être non. Quel que soit le motif réel de cette attitude, il faut reconnaître qu’elle est profondément regrettable : encore une fois elle prouve la véracité de notre affirmation : « Le correcteur à notre époque vit trop en dehors de la typographie. »

Que lit le correcteur ? Un livre technique, tel l’Imprimeur chef d’industrie et commerçant, tel le Prote ? Une étude des machines merveilleuses qui pendant longtemps ont paru un mythe et dont la réalisation et la mise au point définitive ont causé dans notre profession tant de bouleversements, telles la Linotype, la Typograph, la Linograph, l’Intertype, la Monotype, etc. ? — Nous voudrions le penser, le croire et le dire. Mais…

Il ne semble point que le correcteur soit comme nombre de ces artisans qui se préoccupent sans cesse du lendemain et de la situation nouvelle. Il estime qu’à chaque jour suffit sa peine ; et, pour employer une expression courante, c’est alors seulement qu’il est au pied du mur qu’il s’efforce d’être maçon.