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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/280

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Ainsi il n’est pas indifférent de s’inquiéter de l’aspect d’une copie avant de la confier au compositeur ; le fonds n’importe pas moins.

S’agit-il d’un bilboquet : carte, en-tête, programme, lettre de faire-part, affiche, etc. ?

La copie doit solliciter de manière toute spéciale « l’attention de celui qui la reçoit du client. Souvent lecture en est faite en présence et à l’aide de celui-ci, et tous les points douteux sont éclaircis ; cinq minutes judicieusement employées suffisent pour rendre le travail facile. Avec une copie lisible, soigneusement établie, convenablement annotée, le typographe doit pouvoir produire une composition harmonieuse, sans contresens ni non-sens. Le contresens donne aux lignes une importance qu’elles n’ont pas ; le non-sens coupe les phrases contrairement à la logique et à l’usage.

« Si le travail est facile, il est relativement plus aisé pour le maître imprimeur de donner complète satisfaction. Un client n’excusera jamais une erreur sous le spécieux prétexte que les noms propres n’ont pas d’orthographe, que la confusion de certaines lettres, de l’n et de l’u surtout, est inévitable », et que l’usage contredit les indications du manuscrit.

S’agit-il d’une brochure, d’un volume, l’étude de la copie est plus indispensable encore.

« Combien de fois les calculs d’un devis même très serré se sont-ils trouvés faussés, parce que l’examen du manuscrit avait été négligé, ou parce que le coup d’œil jeté sur le texte au cours de l’établissement du prix de revient avait été trop hâtif. »

Une mise en mains immédiate, des instructions incomplètes, des compositeurs suivant tantôt la copie et tantôt leur inspiration ne peuvent que produire une œuvre manquant d’unité et de régularité.

Le correcteur qui a souci de produire une œuvre homogène, où soit respectée la « manière d’écrire correctement suivant l’usage et suivant les règles typographiques », se trouvera dans l’obligation de réparer les fautes commises, peut-être aux frais de l’ouvrier, sûrement aux dépens du patron.

Pour éviter ces erreurs, il est donc utile que chacun puisse remplir sa tâche sans tâtonnement, sans perte de temps ; il est nécessaire