EXPLICATION
des signes.
À mettre au milieu.
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TEXTE CORRIGÉ.
Avant même que Mme Deshoulières se fût fait connaître par son talent poétique, la captivité qu’elle avait subie, pour avoir suivi son mari en Belgique, avait servi, non moins que son esprit et sa beauté, à la mettre en réputation. Les vers qu’on lui adressait de toutes parts lui donnèrent l’idée de répondre dans le même style : c’est ainsi qu’elle fut poète sans y penser. L’étude qu’elle avait faite de l’italien, de l’espagnol et même du latin lui fut plus utile que les conseils de d’Hesnaud, qui se vantait de lui avoir appris les règles de la poésie. Mme Deshoulières était pauvre au point de se trouver heureuse de recevoir une pension de 2,000 francs de la munificence de Louis XIV. Cette pension fut le prix de l’idylle si connue qu’elle adressa au roi après la mort de son mari et qui commence par ces mots : Dans ces prés fleuris Ces vers ne doivent toutefois pas être comptés parmi les meilleurs de Mme Deshoulières. Elle se montre à nous sous un aspect plus favorable dans les idylles intitulées les Moutons, les Oiseaux, le Ruisseau et les Fleurs. Celles-ci renferment des pensées ingénieuses, délicates, un peu recherchées peut-être : c’est l’inconvénient des comparaisons trop prolongées ; il est difficile qu’elles soient toujours également justes, qu’elles ne deviennent pas à la longue forcées, maniérées et prétentieuses. C’est ce qui arrive lorsque Mme Deshoulières dit au ruisseau, dont elle compare poétiquement la destinée à celle de l’homme :
(Édouard Mennechet, Cours complet de littérature moderne,
t. II, leçon xxii, p. 192.) |