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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/414

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égard, un acte d’injustice auquel aucun correcteur ne songerait à prêter les mains.

VII. « Si une épreuve déjà corrigée sur le plomb est l’objet d’une seconde lecture, les nouvelles corrections doivent être distinguées des premières par la couleur de l’encre, afin d’éviter toute hésitation et, par suite, une perte de temps au corrigeur chargé de les effectuer. »

VIII. Dans certaines Maisons même, les divers degrés d’épreuves se différencient par la couleur du papier : les premières, par exemple, sur bulle ; les secondes ou épreuves d’auteur, sur blanc ; les revisions, sur violet ou jaune, ou inversement. Cette distinction, aisée à réaliser, facilite le classement des épreuves et évite toute erreur dans les envois aux auteurs ou dans la répartition de la lecture aux correcteurs.

IX. Enfin, il est à ce propos un sujet sur lequel on nous permettra d’exprimer un désir, après un de nos plus anciens auteurs techniques que nous avons déjà maintes fois cité ici : « Le papier de l’épreuve doit être suffisamment collé pour qu’il ne boive pas l’encre ; il est arrivé jusques à présent, que l’inattention sur ce point a été la cause principale des incorrections et des fautes qui se trouvent dans la plupart des livres de nos bibliothèques. Cet objet devient une légère dépense dans une imprimerie ; et, pour peu qu’on y réfléchisse, on reconnaîtra qu’il n’y a pas d’économie plus mal entendue que celle de tirer les épreuves sur un papier mince et sans colle qui s’attache à la forme et ne permet pas d’indiquer à la plume le plus léger changement[1]. »



  1. Bertrand-Quinquet, Traité de l’Imprimerie, p. 110. — Telle est aussi l’opinion de Crapelet, un maître entre tous en la matière : « L’épreuve doit être faite avec soin, proprement, sur papier collé et suffisamment blanc… »