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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/420

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Les lignes qui comportent des coquilles ne sont pas les seules qui doivent être recomposées : il suffit que cette coquille porte sur un seul mot oublié (bourdon) ou sur un seul mot répété (doublon), ou mis en trop, ou mal orthographié, sur une coquille enfin modifiant la longueur de la ligne, pour qu’il devienne indispensable de recomposer la ou les lignes suivantes, jusqu’à ce que soit rétabli l’ordre de la justification (remaniement). La recomposition d’un alinéa entier est même parfois nécessaire.

8o « Le correcteur peut rencontrer aussi dans ses épreuves le bourdon d’une ligne entière, qui, bien que composée, est par inadvertance restée de côté. »

La transposition de lignes entières est fréquente également, soit en tête, soit en pied des cotes. Elle se produit lors du liage des compositions en galées ou sur le marbre. — Le correcteur, avant de signaler les bourdons importants, doit donc s’assurer si le texte omis ne se rencontre pas dans l’une des cotes suivantes.

9o De manière générale, la composition à la machine supprime les lettres retournées, correction qui se rencontre fréquemment dans la composition manuelle.

Mais le correcteur, s’il ne trouve plus isolément la lettre retournée, rencontre assez fréquemment la ligne entière retournée, coquille pour laquelle il utilise le signe habituel .

10o « Le correcteur rencontre encore des lignes fantastiques comme
celle-ci :

nomhgtrfgguuhnbvfrtjuhpopll,,.; tr 788 999


qu’en argot linotypiste on appelle du russe. Ces lignes sont produites lorsque l’opérateur s’apercevant d’une coquille au début de la ligne, et la sachant perdue, la complète en passant rapidement ses doigts sur le clavier. »

D’un simple deleatur le correcteur fixera le sort de cette ligne.

11o « La correction de la moindre faute, avons-nous dit, oblige à la recomposition totale de la ligne. » « L’opérateur devra donc s’as-