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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/436

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Vigilance, parce que son esprit constamment en éveil, une possession de lui-même sur laquelle les distractions ambiantes n’ont aucune prise, doivent le prémunir contre ces incidents du travail si préjudiciables, lettres tombées, mots ou lettres inconsidérément transposés, figures retournées, etc.;

Méthode : il ne s’agit point de reviser tout ensemble, comme certains le prétendent, folios, titres courants, corrections, bords de pages, figures, légendes, etc. : surchargée de trop de choses, préoccupée de détails touffus, la mémoire peut subir une défaillance, source des désagréments les plus fâcheux ; il est donc indispensable de sérier le travail et de procéder avec ordre. « Et, s’il est vrai qu’il appartient au tierceur de mettre la dernière main au travail de la correction, il lui sera loisible de la sorte que la conclusion se tire sans difficultés, sans accidents ni mécomptes. »

Il est indispensable que le tierceur ne laisse rien au hasard, et le meilleur moyen pour lui de ne point se fier à cette mauvaise providence « est de grouper toutes les indications particulières à un travail sur une fiche qu’on épingle à la chemise du travail en cours d’impression ». Cet écrit suppléera au dieu Hasard, dont les coups sont parfois si désastreux. Il faut, d’ailleurs, prévoir : un motif quelconque peut obliger le tierceur à s’absenter, et son remplaçant doit être de suite au courant.


II. — La tierce.


De ce que la tierce est une épreuve certains conducteurs ont la déplorable habitude de conclure qu’elle ne doit être que cela, et même… moins que cela ; et ils semblent avoir quelque regret de présenter au tierceur un travail convenable. Aussi, de manière générale, leurs tierces laissent plutôt à désirer : elles sont parsemées de taches d’huile, sales, illisibles en maints endroits : des « moines », des manques de touche, se sont produits parce que les rouleaux toucheurs étaient durs ou parce qu’ils avaient déjà fourni un long tirage sans avoir été lavés. D’autres fois, les feuilles semblent couvertes plutôt d’un cirage épais que d’encre : lors de la mise sous presse, les formes n’ont pas été