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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/456

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CHAPITRE XII

SITUATION MORALE ET MATÉRIELLE
DU CORRECTEUR



§ 1. — SITUATION MORALE DU CORRECTEUR


I. — Les honneurs.


Nous avons examiné, dans les chapitres qui précèdent, le « vaste cycle de connaissances où se meut l’esprit alerte du correcteur, passant, avec une égale compétence, d’un sujet à un autre, appliquant sa sagacité, dans la même journée, dans la même heure, aux concepts les plus opposés. Cet amas de notions complexes paraît formidable ; il est nécessaire. »

Le travailleur qui le possède doit incontestablement occuper dans la hiérarchie sociale et ouvrière une situation de tout premier ordre, songe le profane ignorant des contingences, comme le réaliste auquel seul importe le côté profit. Sans doute, les faits ont donné la certitude qu’en des temps lointains il en était ainsi : alors l’Imprimerie savait récompenser ceux qui en même temps contribuaient à la réputation de l’Art et consacraient leurs soins à la culture des Lettres ; mais depuis longues années les événements ont fait que la Typographie est devenue, par la force de maintes circonstances, une nourricière ingrate et stérile ; et il est utile de s’attarder quelques instants sur ce sujet.